mardi 16 mai 2017



J'ai beaucoup lu E.E. Schmitt, presque jamais déçue, moins emballée en lisant "La nuit de feu." ce moment où il avait découvert la foi, j'avais aimé son dernier bouquin "L'homme qui voyait à travers les visages." J'ai aimé "Plus tard, je serai un enfant."
Ce n'est pas un roman, une suite de réflexions où il évoque son enfance, sa vie, ses passions, il se livre avec une grande sincérité, interrogé par Catherine Lalanne, rédactrice en chef de "Pèlerin.".

Ce livre attendait sur ma table de salon depuis deux ou trois semaines, je lisais autre chose, j'avais même entamé un bouquin que j'aimais et que j'ai laissé en attente pour dévorer celui d'E.E.Schmitt, j'ai lu une page et je me suis laissée embarquer, il se lit vite, pas épais, 158 pages, mais nous pouvons nous attarder sur certains passages, sans doute parce que nous nous sentons un peu concernés. L'enfance, l'optimisme, l'influence des parents, de la famille, le goût de découvrir et d'apprendre, l'amitié, la camaraderie si différente de l'amitié, le sens à donner à son existence.

"S'il réussit sa vie, l'adulte devient le fils de l'enfant qu'il fut."

L'auteur est un surdoué, il touche à tout avec bonheur, musique, théâtre, littérature, agrégé de philosophie, diplômé de l'Ecole Normale Supérieure. En découvrant enfant Cyrano, il décide non pas d'être acteur mais il veut être Edmond Rostand, plus tard il écrira des pièces de théâtre qui auront toujours beaucoup de succès.

Son père l'admirera toujours avec une grande pudeur, sa mère sera une admiratrice inconditionnelle, elle sera son guide pendant toute son enfance, sportive de haut niveau, elle a le goût de l'effort et le soutiendra pendant ses moments de doute. Elle vit toujours, quelques pages lui sont réservées à la fin du livre.

J'ai aimé les lignes sur l'optimisme.
"Connaissez-vous la phrase de Tristan Bernard ? "Le comble de l'optimisme ? Entrer au restaurant sans argent puis de commander des huîtres en espérant y trouver une perle pour régler l'addition !"
"Ne faites pas comme lui. Ne réduisez pas l'optimiste à un être béat qui estime que tout ira bien ! Au contraire, l'optimisme perçoit les défauts de la réalité, mais face à ce constat négatif, il ne conclut pas "ce sera pire demain." il déclare "qu'entreprendre pour que ça s'améliore ?" Il combat le monde, les autres et lui-même pour en corriger les insuffisances."

Sur le verre à moitié plein ou à moitié vide 
"Le pessimiste fixe ce qui n'est pas -le vide - plutôt que ce qui est -le plein. Nostalgique, passéiste, régressif, il pleure ce qui a disparu. L'optimiste observe ce qui existe -la quantité à boire - et ce qui s'annonce - le plaisir. Appétit , délectation et confiance définissent l'optimiste tandis que morosité, privations et plaintes gangrènent le pessimiste."

Nous devrions nous inspirer de ces lignes dans les moments que nous vivons. La Ligue de optimistes existe en Belgique, son créateur avait imprimé sur des parapluies "C'est un beau jour de pluie.". Pourquoi se plaindre parce qu'il pleut, autant danser sous la pluie.

J'oubliais, sa description de la ville de Lyon est une invitation à découvrir cette ville. Nous sommes allés à Lyon mais en passant, sans visiter la ville.

Je vous conseille ce bouquin, il vous fera découvrir un auteur que nous pensions bien connaître à travers ses romans.

Nous partons jouer le festival de scrabble à Vichy, j'amène de la lecture mais je suis optimiste, je ne sais pas si je vais avoir le temps de lire..Le scrabble va occuper mes journées.

Bye MClaire.

lundi 8 mai 2017

"La femme de l'Allemand." Marie Sizun.











Un grand merci à Géraldine et à Roland qui m'ont fait découvrir ce livre et son auteure et qui en prime ont mis un très gentil mot au début du livre qu'ils m'ont offert. Je vais le garder précieusement, ce mot sera peut être lu un jour par mes petits-enfants, ils sauront combien leur mamy aimait les livres et essayait de les faire aimer aux autres..

Le roman a été publié en 2007, il est en poche.

Marie Sizun n'est pas bretonne, elle a choisi le nom d'un cap célèbre dans le Finistère, elle aime la Bretagne.

Un livre qui ne peut que vous émouvoir, un roman douloureux, une très belle histoire entre une mère et sa fille, un grand roman sur la folie.

L'histoire :

La guerre est terminée, nous sommes dans les années 50.

Fanny est maniaco-dépressive, Marion sa fille vit avec elle, elles habitent un modeste appartement dans Paris, les parents de Fanny habitent avenue de Suffren dans les beaux quartiers, il n'y a aucune relation entre les parents et leur fille, les ponts sont coupés, seule la tante de Fanny entretient des liens avec la jeune femme, elle connaît sa fragilité. La faute de Fanny, avoir aimé un allemand pendant la guerre, enceinte de lui l'histoire s'est arrêtée, elle élève Marion seule avec des petits moyens et de fréquents séjours en hôpital psychiatrique.

La fillette assiste à ces bouffées délirantes, partagée entre l'amour qu'elle lui porte et sa peur. A chaque séjour de sa maman à l'hôpital elle vivra chez ses grands-parents dans l'atmosphère glacée de ce grand appartement, et pourtant il y a la tendresse de son grand-père, mal exprimée, maladroitement.
Adolescente elle éprouvera de l'amour et de la répulsion pour cette mère si particulière. Elle doit la protéger, mais une enfant n'est pas préparée à ce rôle, c'est trop lourd, pour survivre elle doit s'éloigner sous le poids de la culpabilité.
"Bonheur de la fuite et honte de la fuite."

Elle apprendra des bribes de l'histoire de Fanny, saura que son père est allemand, cherchera à se rapprocher de lui en apprenant l'allemand, fera un séjour dans une famille à Munich, sa mère lui a dit que son père était mort en Russie, est-ce la vérité ? 

Je m'arrête de raconter cette histoire, je vous laisse la découvrir.

J'ai aimé :

L'écriture à la deuxième personne, l'auteure a choisi le TU comme pour mettre une distance entre Marion adulte  et les moments terribles vécus en compagnie de cette mère folle.

Pas de sensiblerie, beaucoup d'émotion oui, des sentiments très bien décrits, amour et détestation, culpabilité, moments de joie lorsqu'elle se retrouve loin de ce petit appartement.

Personnellement, j'ai travaillé avec une collègue dans un bureau à Paris, sa mère était hospitalisée à Ste-Geneviève dans un hôpital psychiatrique, elle me racontait les moments qui avaient précédé son internement, terribles, la peur lorsque sa mère se levait la nuit et rentrait dans sa chambre pour lui dire qu'il y avait des lions dans l'appartement , ses cris, ses tentatives de suicide, la camisole chimique. Elle éprouvait les mêmes sentiments que Marion, j'ai tout reconnu. Elle continuait à lui rendre visite chaque week-end à l'hôpital.

Je vous encourage vivement à lire ce livre. Je vais sans doute lire d'autres romans de cette auteure, une belle découverte.

Bye MClaire.