vendredi 25 février 2011

AUJOURD’HUI DES PETITS RIENS QUI FONT UN TOUT :

Je vous fais partager deux citations :

« N’importe qui peut sympathiser avec les souffrances d’un ami. En revanche, sympathiser avec les succès d’un ami exige une très délicate nature. » (Oscar Wilde)

Oui, c’est la nature humaine, rien de surprenant. En vieillissant, nous apprenons tous à ne plus attendre de compliments. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais on complimente beaucoup plus celui qui n’est pas dangereux, que celui qui a encore brillé, et cela dés les bancs de l’école et dans le milieu familial. Nous avions des cours de couture au lycée, lorsque j’entendais « C’est bien MClaire, tu es en progrès », cela voulait dire qu’habituellement j’étais nulle, et je m’en fichais royalement d’être nulle au surjet, je préférais nettement ne pas être complimentée dans mes matières de prédilection. Le silence parle beaucoup plus que les compliments. Mais Oscar Wilde en écrivant le mot ami, ne parlait peut être pas d’un véritable ami, je veux le croire.

Une autre citation :

« J’ai donc refermé tous les livres. Il en est un seul ouvert à tous les yeux, c’est celui de la nature »
JJ Rousseau- Emile livre IV.

Jamais, je n’aurais le courage de refermer tous les livres, de toutes les façons même sur internet nous lisons. Il y a longtemps que les jeunes ont refermé tous les livres, lorsque je vois un ado lire, j’ai l’impression de découvrir un ovni, ils ne sont même pas contemplatifs, j’espère juste que lorsqu’ils s’apercevront que tous leurs jeux vidéos ne nourrissent pas leur imagination, ils commenceront à rechercher dans les livres ce qui leur manque dans la vie, il faudrait le déclic qui déclenche le plaisir de lire. Quel bonheur de sentir sa sensibilité s’éveiller en dévorant un livre. Il peut arriver que nous regrettions de ne pas savoir écrire ce que l’écrivain a si bien décrit, toutes ces choses que nous ressentons et que nous ne savons pas transcrire par l’écriture, le mot exact, une écriture fleurie, ce talent que nous ne possédons pas.

Aujourd’hui j’ai eu envie de manger de la purée et du poulet rôti, banal, mais ce que je voulais c’était faire un creux au sommet de ma purée, le remplir avec  le jus de cuisson de la viande, et laisser le jus s’écouler  sur les flancs de ce petit volcan. C’était bon, c’était beau, comme lorsque j’étais enfant, je mange et j’ai de nouveau 8 ans, au temps où les calories ne comptaient pas, au temps où je disais avant tout en rentrant de l’école « Maman, on mange quoi ? », j’avais une bonne surprise ou une mauvaise, je n’aimais pas tout, loin de là, même assez difficile, on me bourrait de Quintonine, qui donnait bonne mine et attisait l’appétit, ou d’huile de foie de morue, au goût atroce, une odeur repoussante, nous avalions un sucre très vite pour faire disparaître le goût de ce liquide jaunâtre répugnant. Pour moi, tous ces produits ont été bénéfiques avec retardement !! Petite, mes vêtements étaient toujours trop larges, plus tard pour fermer mon jean, il a fallu que je m’allonge par terre, ventre rentré, respiration bloquée, remonter la fermeture éclair. Je ne fais plus cela, rassurez vous !

Ce que je détestais le plus, les fèves à l’étouffé, on ne mange plus de fèves, mais en Algérie oui, elles étaient souvent sur la table, les fèves à l’étouffé, rien que le nom me faisait peur, je pleurais lorsque j’étais la dernière à table devant mon assiette à finir, on ne quittait pas la table si l’assiette n’était pas terminée et j’hoquetais « Vous voulez me faire mourir, m’étouffer, je ne peux pas manger », ma mère se tenait droite à mes côtés, s’énervait, me priait de ne pas mettre mes coudes sur la table, je lâchais la fourchette et mettais mes mains sur mes genoux en hurlant « Alors, je fais comment pour manger ? » Je ne me souviens plus qui gagnait. Sans doute pas moi. Je n’ai jamais remis une fève à la bouche, c’est peut être très bon.
J’aimais aussi les soirées café au lait, tartines beurrées, beaucoup plus tard, j’ai réalisé que ces soirées se produisaient en fin de mois, la veille de la paye, le budget d’un fonctionnaire à cette époque ne permettait pas des folies, nous n’étions pas malheureux, mais nous ne roulions pas sur l’or, maman comptait et lorsqu’elle nous disait « Café au lait, tartines » c’était la fête, comme quoi, ce qui aurait pu ressembler à une privation était pour nous diffèrent, une fantaisie. Les enfants ne partageaient pas les soucis des parents, nous restions dans le monde de l’enfance, condition indispensable pour devenir des adultes équilibrés, pas angoissés. Ce sont des souvenirs, des filaments de souvenirs heureux, très,
très vieux lorsque nous avons tout oublié, il paraît qu’il ne reste plus que les souvenirs d’enfant, si l’enfance a été heureuse nous garderons le sourire.

Ah ! J’allais oublier de vous parler de la ligne bleue aux caisses dans les hypers. Si vous êtes derrière la ligne bleue, une caisse s’ouvre pour ne pas vous faire attendre. Ce n’est pas vrai, mensonger. J’attends régulièrement derrière cette ligne bleue, et j’ai déjà du vous dire que je n’avais pas de chance, je suis à une caisse et il y a un incident, plus de papier dans le rouleau, pas de prix, caisse bloquée, cliente avec un paquet de réductions ou qui raconte sa vie à la caissière, j’ai donc le temps de fixer cette ligne bleue sans que rien ne se passe.
Il faudrait avoir le culot de réclamer, mais à quoi bon, nous avons tout notre temps, je ne veux surtout pas faire partie de ces retraités qui sont toujours pressés, libre à eux, mais moi non.

Les vacances scolaires sont là, la semaine prochaine j’ai Clarys et sa petite copine Adèle, Clarys grandit, elle ne veut pas s’ennuyer toute seule, je vais donc avoir deux petites filles qui vont occuper tout mon temps, avec Danièle une copine scrabbleuse qui a aussi Nina, nous mettons un emploi du temps en place, patinoire, piscine, jeux à Chorus, Danièle se charge des activités sportives. Nous verrons. Je profite au maximum des séjours de Clarys à la maison, je sens approcher le moment où elle aura autre chose à faire, comme les autres.
Je dis cela sans tristesse, c’est la vie.

Les dessins :




Notre président.






J’adore celle-ci ;






Et celle là.

mardi 22 février 2011


« Le  temps qu’il fait le jour de la Sainte-Isabelle, dure jusqu’aux Rameaux ».

Nous verrons si ce dicton est juste, aujourd’hui il fait doux, humide, gris, les oiseaux chantent, ils sont sans doute heureux que nous soyons rentrés, ils reviennent picorer sur le rebord de la fenêtre, je veux croire qu’ils sont heureux, les animaux n’ont aucune notion du temps Christian a fait « coui-coui » et l’oiseau était là. Les forsythias, les mimosas sont en fleurs et les narcisses nous laissent espérer le printemps, les tulipes prendront le relais, je respire ces promesses de beau temps, de jours qui s’allongent, le jardin va être notre préoccupation en attendant les apéritifs ou les repas sur la terrasse, tout recommence, l’enthousiasme va me prendre par la taille, je vais avoir envie de danser, j’aime ce réveil de la nature autant que les parfums de l’automne. Une saison après l’autre, savourer.

Si vous avez lu mon bloc notes sur le site tout au long du festival de Biarritz, vous avez sans doute compris que nous étions revenus satisfaits, heureux de notre séjour.
J’ai des racines pyrénéennes par mon père, je crois en quelque chose qui nous fait ressentir que nous sommes d’une terre, d’un pays, je me sens bien là bas,  comme chez moi et pourtant je ne suis pas certaine que je pourrais y vivre,  de la même façon je ne pourrais plus vivre en Algérie, plus rien ne serait pareil. Je n’ai jamais planté mes racines nulle part depuis mes 20 ans, je suis à l’aise partout, en Bretagne et ailleurs, mais lorsque nous nous promenons à St-Jean-de-Luz et que je regarde les Pyrénées se jeter dans la mer, je suis émue, je ressens la même chose à Argelès-sur-Mer, l’autre bout de ces belles montagnes, quoiqu’à Argelès je pourrais y vivre, mais c’est tellement loin de la Bretagne.

A Biarritz le mari d’une joueuse, randonneur chevronné m’a raconté sa journée dans la Rune, sept heures de marche avec des gros dénivelés, cela m’a fait penser à une balade au dessus de Mauléon, la capitale des espadrilles, j’avais failli perdre ma chaussure de marche dans une flaque de boue, elle avait été aspirée, et ensuite j’avais eu une grosse crise de mauvaise humeur dans la belle forêt d’Iraty, j’étais fatiguée et lorsque je suis fatiguée, gare, il faisait très chaud et je ne pouvais plus avancer, dans ces cas là, il faut me laisser avancer à mon rythme jusqu’à ce que je reprenne mon souffle, surtout ne pas s’occuper de moi. J’ai tout de même admiré les paysages, en juin les bords des routes sont fleuries, des potentilles, des droseras, des orchis, la descente en voiture sur St-Jean-Pied-de-Port est splendide, les pottocks se promènent.

En poussant la porte de chez moi, j’étais aussi contente de retrouver mes affaires, mon intérieur me ressemble, mixé à ma sauce,  je me sens bien lorsque je regarde autour de moi. Christian a quelquefois envie de tout vendre et de se meubler différemment, pas moi, je tiens à mes meubles, j’ai juste envie de les bouger, de les changer de place quelquefois, l’impression de changer d’horizon. Les intérieurs ressemblent souvent à ceux qui occupent l’espace, en entrant dans une maison ou dans un appartement on peut savoir beaucoup sur ceux qui ont aménagé leur territoire.

Passons à autre chose puisque nous sommes revenus. En ce moment nous entendons et nous voyons Leny Escudéro, 80 ans, bon pied, bon œil. J’avais un œil attendri en l’écoutant chez Drucker un dimanche, mon premier spectacle à Paris en 1962 à l’Olympia, ce lieu mythique, nous arrivions à Paris, je me souviens avoir pris le métro entre midi et quatorze heures, pendant la pause, afin d’acheter deux billets pour voir Sacha Distel, je ne sais pas si vous pouvez imaginer ce que cela représentait pour moi à l’époque, aller à l’Olympia, là ou Dalida avait chanté Bambino ou Gloria Lasso avait peut être chanté « Buenas noches mi amor », chansons que j’écoutais au lycée en Algérie ou en mettant des pièces dans le juke-box, bref j’étais intimidée et sacrément heureuse de serrer dans ma main deux billets pour l’Olympia.
Nous étions bien placés au deuxième rang, et en première partie il y avait Leny Escudéro, je pense que ce jour là nous avons beaucoup plus applaudi Leny que Sacha Distel, une voix reconnaissable et pleine d’émotion, « Pour une amourette qui passait par là… » on sentait déjà qu’il ne ferait jamais parti du grand cirque de la chanson, il était libre et il est resté libre, j’aime l’entendre parler de son père en disant « Mon petit père » à 80 ans, des mots plein d’amour, un fils qui n’a jamais oublié ce que ses parents lui ont donné, de l’amour et tout ce qu’il fallait pour être heureux dans sa vie, les bases de sa vie d’homme. Des réfugiés espagnols qui ont beaucoup souffert de la pauvreté mais qui ont toujours été reconnaissants de ce que la France leur a offert en les accueillant.

Je vais reprendre mes livres, je n’ai pas eu le temps ces derniers jours, je songe à acheter « La femme promise » de Jean Rouaud, une femme, un homme, une rencontre improbable.

Les dessins :




DSK – ça m’agace tout ce tapage autour de cet homme qui se fait désirer, je ne le trouve pas particulièrement sympathique, mais faut-il être sympathique pour faire un bon chef d’état ?





Les paquets de cigarettes, rien ne fait peur aux consommateurs, c’est bien dommage, ne jamais mettre la première cigarette à la bouche, lorsque je vois mes petits enfant fumer cela me désespère. Je n’ai jamais eu aucune attirance pour le tabac, j’ai bien essayé de faire comme les autres à 15 ans, crapoter en cachette, mais je n’aimais pas, ma seule addiction est le sucre !!





Le Mexique, je connais ce pays, il ne fallait surtout pas les blesser dans leur orgueil.
Agir dans la discrétion aurait peut être été plus intelligent.






Kadhafi, inquiétant personnage que nous avons reçu pour lui vendre des Rafales. Il a du beaucoup rire sous sa tente dans nos jardins, une chance que ces Rafales n’aient pas été vendus. L’argent est souvent synonyme d’indignité.  Bye MClaire.

mercredi 9 février 2011

BIARRITZ 2011-

Vendredi nous partons pour Biarritz, une semaine dans le pays Basque, cela fait 11 ans que le festival de scrabble s’est installé dans cette ville, nous avons du en faire 9, pour moi cette année c’est un break nécessaire, j’ai eu une année difficile cela a commencé justement le lendemain du retour de Biarritz, urgences,  hôpital, opération, je récupérais et rebelote ailleurs, et depuis les contrôles avec tout le stress qu’ils comportent, une opération prévue en juin, mais un moral d’acier que rien ne vient entamer, je suis certaine que la guérison tient en grande partie à cet optimisme et au fait qu’il ne faut pas hésiter à parler de sa maladie, elle n’est pas honteuse, et nous sommes tellement à l’aise avec les autres lors de nos rencontres, ce n’est pas indécent d’en parler, je suis certaine qu’un jour plus rien ne sera tabou à ce sujet.
Parce que dans la vie, il peut ne jamais y avoir cette maladie, mais elle peut aussi être là, à nous de l’affronter, nous avons chacun notre façon. Dans ma famille paternelle et maternelle, personne n’a jamais été atteint, je suis la première et comme m’a dit mon médecin peut-être qu’après moi nous n’entendrons plus ce mot cancer, c’est comme ça, l’expression médicale « Cancer spontané ».

Il y a eu la journée du cancer la semaine dernière, et à aucun moment je me suis reconnue dans les témoignages que j’entendais à la radio ou à la télé, je continue à mener ma vie, je ris beaucoup,  je suis bien entourée et mes amis ne prennent pas un visage de circonstance lorsqu’ils me voient. Je ne suis pas exceptionnelle, je suis « moi » tout simplement, mais attention je suis tout de même consciente qu’il y a des degrés de gravité. Merci à tous ceux que je rencontre au scrabble et qui sont si naturels avec moi, vous verrez dans quelques mois ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir, j’ai des médecins formidables avec qui je suis à l’aise, qui savent écouter, expliquer, nous arrivons à rire lors de mes visites, j’ai même eu une conversation sur le scrabble avec l’un deux la semaine dernière, il ne connaissait pas le duplicate, il n’est pas très jeune, une occupation pour sa retraite peut-être, j’essayais de le divertir pour qu’il oublie de me peser, mais ça n’a pas marché. Là, il va falloir que je négocie la date de l’opération en juin, fin juin ce serait bien, je n’ai pas envie de zapper Vichy qui est assez tard cette année. Vive la vie, le scrabble qui permet de tout oublier le temps d’une partie ou d’un tournoi et ce site qui nous occupe tellement, passionnant à tenir.

A Biarritz nous avons le WIFI, je vais pouvoir faire une petite chronique journalière, et nous mettrons les parties sur le site, si elles ne sont pas retransmises en direct. J’espère que le soleil sera présent, il peut faire beau, neiger, pleuvoir, nous avons tout eu.




Il ne faudra pas oublier de mettre de la nourriture pour nos oiseaux pendant notre absence. Ils attendent le matin, alignés sur une branche.


Parlons d’autre chose, parlons de MAM et de son jet privé, je n’arrive pas à comprendre pourquoi on ne parle que d’elle, et son compagnon POM-POM qui est  ministre, il était aussi dans l’avion. J’imagine que plus jamais  elle n’osera prononcer le mot « JET », « Je suis à un jet de pierre de l’Elysée »  « J’ai bu d’un seul jet », « J’ai écrit d’un seul jet » « je ne fréquente pas la Jet-Set ». Je ne veux pas l’accabler, mais mon idée est que lorsqu’on a un poste dans un gouvernement, on doit faire très attention à ses fréquentations. Ils vont bien finir par se déplacer en vélo tous nos politiques, ou en charter, fréquenter les clubs vacances ; les médias sont sans pitié, crise oblige. Les gouvernants n’ont qu’à s’inspirer des pays nordiques, sans chichi, ils vont au bureau comme un cadre chez nous, rentrent chez eux dans leur appartement, se déplacent à pied, ici la seule fois où nous les voyons marcher dans les rues de Paris, c’est pour traverser la rue le jour des vœux, en troupeau.

Je n’ai pas du tout aimé le terme « Bébé médicament » en ce qui concerne cet enfant qui vient de naître et qui va aider sa sœur à vivre. Dans quelques années il pensera quoi ? Je suis né par nécessité, ou je suis né parce que j’étais désiré. Il peut aussi être fier d’avoir sauvé sa sœur, mais les ados sont si fragiles, si rebelles. Dans tous les cas c’est vrai, la science peut faire des miracles, j’aime bien le professeur Frydman de l’hôpital Béclère, toute sa vie dans le même hosto, au service de pédiatrie, sans céder aux sirènes du privé, une vraie vocation.

En lisant un blog j’ai appris le mot PALINODIE, je n’avais jamais lu ce mot, ou je ne m’en souviens plus, il veut dire changement d’opinion, un texte dans lequel on contredit ce que l’on avait affirmé auparavant. J’en connais, j’en connais au moins un à qui ce mot va bien.

La lecture, occupation essentielle dans ma vie.

Je vous avais dit que le livre d’Eric Fottorino « L’homme qui m’aimait tout bas » était un livre porteur d’émotion, je l’ai juste « digéré », j’ai même relu des passages, n’hésitez pas à vous plonger dans ce bouquin, ce n’est pas un pavé, il est bien écrit, avec les mots exacts qui correspondent au moment de la vie de l’auteur. J’ai retrouvé les parfums d’Afrique du Nord, là il s’agit de la Tunisie, les attitudes de ces hommes élevés de l’autre côté de la méditerranée, la pudeur dans les sentiments, les failles, les blessures secrètes de ceux qui ont fait la guerre d’Algérie, qui ont sans doute vécu des moments douloureux, assistés à des horreurs et qui ne racontent rien.
Les hommes ne racontent jamais la guerre, je n’ai jamais entendu mon père raconter la bataille d’Italie, Naples bombardée, jamais un seul mot.

J’ai changé d’ambiance en lisant « La délicatesse » de David Foenkinos, un petit livre qui se dévore aussi, bien calée dans le canapé, nous n’avons pas envie de le lâcher. Des petites notes, des réflexions de l’auteur parsèment le livre, des pensées
« Il y a des gens formidables qu’on rencontre au mauvais moment. Et il y a des gens qui sont formidables parce qu’on les rencontre au bon moment. » .

J’ai acheté pour Biarritz, mais je vais certainement manquer de temps pour lire « Les visages » de Jesse Kellerman, un thriller. Je n’ai pas lu de vrai polar depuis un petit moment.





Je vais terminer cette gazette, une choucroute nous attend, et dire que c’est un petit cochon qui a été sacrifié pour la saucisse de Morteau !! Il ne faut pas que j’y pense, je ne vais pas aussi supprimer le porc, il resterait que le poulet.

Les dessins :




Le handball, rien à ajouter.



L’Egypte - ??





Le numérique, là je ne suis pas d’accord, la plupart des séniors maîtrisent très bien internet, les technologies nouvelles. J’en parle très à l’aise, j’ai mon prof à domicile.
Bye Mclaire.

jeudi 3 février 2011

CHRONOS LE MAITRE DU TEMPS.

« Si tu t'imagines » Si tu t'imagines si tu t'imagines fillette fillette, si tu t'imagines xa va xa va xa va durer toujours, la saison des za la saison des za saison des amours, ce que tu te goures fillette fillette ce que tu te goures Si tu crois petite si tu crois ah ah que ton teint de rose ta taille de guêpe, tes mignons biceps tes ongles d'émail ta cuisse de nymphe et ton pied léger, si tu crois petite xa va xa va xa va va durer toujours ce que tu te goures fillette fillette, ce que tu te goures les beaux jours s'en vont les beaux jours de fête, soleils et planètes tournent tous en rond mais toi ma petite tu marches tout droit vers sque tu vois pas très sournois s'approchent la ride véloce la pesante graisse le menton triplé le muscle avachi allons cueille cueille les roses les roses roses de la vie et que leurs pétales soient la mer étale de tous les bonheurs allons cueille cueille si tu le fais pas ce que tu te goures fillette fillette ce que tu te goures. »

Ces derniers jours tout me ramenait au temps, au temps qui passe.

A la télé, Proust « A la recherche du temps perdu », au scrabble 3 minutes pour jouer, le chrono, 3 minutes sont passées, c’est à  la fois court et long trois minutes. J’ai écouté la magnifique chanson qui finalement est un hymne à la vie « Le temps qui passe » chantée par Serge Reggiani, cet acteur, chanteur, tout en sensibilité, une voix qui a vécu, cassée par la cigarette et quelques abus, mais tellement émouvante.

Il nous arrive à tous de pousser une porte et de nous trouver transportés des années en arrière, hors du temps, la porte d’une maison, d’un restaurant dans un petit village, d’un bar un peu vieillot avec en été les papiers tue-mouches qui pendent. Le temps suspendu. Il nous arrive aussi de nous retourner par-dessus notre épaule et de penser avec mélancolie à tout ce temps passé.

Si je jette un regard en arrière, je vois la petite fille aux yeux écarquillés, observatrice de ce qui l’entourait, celle qui devait s’adapter à chaque changement d’école, un père qui était muté sans arrêt, des nouvelles copines, des nouvelles maîtresses, je suis restée un caméléon, je m’adapte partout. Les enfants disent toujours « J’ai dix ans et demi » très important le demi, ils sont impatients de vieillir, j’étais impatiente, je le suis beaucoup moins.Une ado turbulente, une jeune fille amoureuse, une maman attentive, une trentaine que j’ai adorée, les plus belles années de ma vie, flamboyantes. Les quarante ans ont été vite là, les enfants grandissaient, s’envolaient, je n’avais pas vu le temps passer. Mamie très vite, j’ai adoré mon premier petit-fils, les autres aussi, mais le premier c’est magique, personne ne me contredira, je le gardais souvent, le rôle n’était pas le même que celui de parent, on riait beaucoup, je le pourrissais paraît-il. Arrive le moment où le conjoint est en préretraite à 56 ans, une autre vie commence, une autre organisation, la vie à deux 24 heures sur 24, mais tout a été facile, c’est même devenu fusionnel par la volonté des deux, les mêmes centres d’intérêt, le bonheur, je ne dis pas que quelquefois il n’y a pas une « engueulade » carabinée et heureusement, nous sommes explosifs tous les deux, ça fait du bien, et c’est vite oublié. Ils sont rares les couples qui n’ont jamais d’explication, mais ça existe peut être, nous ne fonctionnons pas tous de la même façon.
L’autre soir j’écoutais Pierre Palmade et Isabelle Mergault, surtout Isabelle qui parlait du couple, qui n’y croyait pas, qui ne pensait pas qu’on pouvait s’aimer toute une vie. Si les jeunes cherchent la passion en continu, c’est certain, ils seront déçus et ils partiront, mais s’ils acceptent l’évolution du couple, ils trouveront enthousiasmant de construire jour après jour une relation durable, partager nos failles, nos faiblesses, nos joies, nos douleurs, avec le compagnon de toute une vie, à mon avis il n’y a rien de plus passionnant, c’est une belle aventure, dans les moments difficiles et je sais de quoi je parle, cela fait du bien d’être deux, se lâcher, exprimer ses peurs. Hier, j’ai rencontré chez Carrefour, une connaissance, qui a des graves problèmes de santé, elle est seule, divorcée, elle n’arrêtait pas de me dire « Vous êtes deux, tu ne peux pas savoir la chance que tu as». Pourquoi être toujours à la recherche de ce qui n’existe pas, et s’apercevoir à la cinquantaine qu’on a rien construit, qu’on est tout seul, sans doute un peu malheureux, l’idéal n’existe pas. Il semble que ce sont les femmes qui décident de rester célibataires, indépendantes, elles sont de plus en plus nombreuses, surtout les diplômées d’après les statistiques. La trotteuse galope, on a vite cinquante ans.

Le temps ne passe pas de la même façon, pour qui attend encore, et pour  qui n’attend pas. Lorsque nous sommes en retraite, il ne faut pas se considérer hors du temps, en exil, attendre qu’il se passe quelque chose dans notre vie, il y a tant de choses à faire, à découvrir, à apprendre, j’ai toujours autant d’enthousiasme. Au temps des Grecs et des Romains, travailler était le signe d’une déchéance, les plus riches se consacraient aux arts, à la philosophie, c’est notre luxe lorsque nous sommes à la retraite, nous sommes riches de temps, faire ce qui nous intéresse. J’ai toujours peur de ne pas avoir assez de temps.
Les personnes très âgées attendent, l’infirmière, le facteur, la visite d’un proche, elles arrivent même à dire « J’ai assez vécu, j’encombre », le temps passe doucement, interminable, les affres de l’attente, de l’ennui. Nous appréhendons tous à un  certain moment cet instant qui ne manquera pas d’arriver.

Je n’aime pas être prise en photo, à chaque fois c’est la réalité qui m’explose au visage, dans ma tête je n’ai pas mon âge, mais en photo oui, je mesure le temps qui est passé. Je sais, certains d’entre vous vont dire « Oui, mais elle ne se gêne pas pour nous prendre en photo pendant les tournois. » Il faut dire que je vous trouve pas mal du tout sur les photos, mais nous n’avons pas notre visage sans arrêt en face de nous, c’est toute la différence, on ne se voit jamais comme on est, pour la voix c’est pareil, si nous sommes enregistrés on ne se reconnaît pas. Je vous vois vieillir, mais je ne m’aperçois pas que je vieillis, sauf en photo.





Pour être heureux, ne pas penser au temps qui passe. Carpe diem « Cueille le jour présent, et sois le moins confiant possible en l’avenir ». Savourer le présent.




Les dessins :



Celui-ci a un rapport avec mon texte.




Pauvre Martine. Il faut être blindé pour faire de la politique.

Les médicaments. On nous soigne et on nous empoisonne. A un moment de ma vie, il y a plus de 20 ans, j’ai pris de l’Isoméride, pendant deux mois, résultats époustouflants. Plus tard, puisque je faisais le yoyo, mon médecin m’a prescrit deux boites que j’ai laissées dans l’armoire pharmacie, pas envie de me mettre au régime, ce n’était pas catastrophique, j’ai été bien inspirée.  Bye MClaire.